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Quand le poëte revient à lui53, il se trouve entouré de nouveauxtourments, de quelque côté qu'il aille, qu'il se tourne ou qu'ilregarde. Il est descendu au troisième cercle, où tombe une pluieéternelle, froide, accablante. Une forte grêle, une eau sale, mêlée deneige, est versée par torrents dans cet air ténébreux; la terre qui lareçoit exhale une vapeur infecte. Cerbère à la triple gueule aboie aprèsles malheureux qui y sont plongés. Ce démon Cerbère54, qu'il nommeaussi le grand Serpent, il gran Vermo, a les yeux ardents55, labarbe immonde et noire, le ventre large et des griffes aiguës, dont ilgratte, écorche et déchire les damnés. C'est ainsi que Dante habille àla moderne les monstres de l'ancien Enfer. La pluie fait jeter à cesmalheureux des hurlements. Ils se retournent sans cesse d'un côté surl'autre pour s'en garantir. Toutes ces ombres sont couchées dans lafange; ce sont celles des gourmands. Une seule se lève en voyant passerle poëte, et se fait connaître à lui. C'était un parasite, à qui lesFlorentins avaient donné le nom de Ciacco, qui dans leur dialectesignifie un porc, un pourceau, et c'est par lui que Dante se faitprédire ce qui doit arriver des partis qui agitaient la république, laruine de celui des Guelfes, l'arrivée de Charles de Valois et sessuites. Ce chant est très-inférieur aux précédents. On est surpris queDante voulant parler des événements de sa patrie ait choisi pourinterlocuteur un homme sans nom, connu seulement par le sobriquethonteux qu'il devait à sa gourmandise, et qu'après un épisodeenchanteur, il en ait imaginé un si dégoûtant et si commun. Enfin l'onn'aime pas à le voir donner des larmes au sort de ce vil Ciacco56,lorsqu'il vient d'en donner de si touchantes aux souffrances de deuxamants. On a souvent à lui pardonner ces inégalités choquantes, dont ilfaut moins accuser son génie que son siècle.
Tandis que Virgile parle au monstre dont il veut se servir pourdescendre, Dante visite les dernières extrémités du cercle. Les avares ysont tourmentés, ils s'agitent sur le sable brûlant comme s'ils étaientmordus par des insectes. Chacun d'eux porte un sac ou une poche pendueau cou. Dante ne reconnaît la figure d'aucun d'eux; mais, par un traitde satyre ingénieux, les armoiries peintes sur quelques-uns de ces sacs,lui font distinguer parmi les ombres qui les portent celles de plusieursnobles de Florence. L'orgueil sert donc ici d'enseigne et comme dedénonciateur à l'avarice. On ne pouvait tirer plus heureusement sur deuxvices à la fois. Cependant Virgile était déjà monté sur la croupe dumonstre, qui se nomme Geryon, quoi qu'il n'ait rien de commun avec leGeryon de la fable. Dante, saisi de frayeur, monte pourtant aussi, et seplace devant son maître, qui le soutient dans ses bras. Geryon commencepar reculer lentement comme une barque qui se détache du rivage, puis sesentant comme à flot dans l'air épais, il se retourne et descend dans levide en nageant au milieu des ténèbres. Le poëte compare la crainte dontil est saisi en se sentant descendre environné d'air de toutes parts, etne voyant plus rien que le monstre qui le porte, à celle qu'éprouvaPhaëton quand il abandonna les rênes; ou Icare lorsqu'il sentit fondreses ailes. Geryon suit sa route en nageant avec lenteur; il tourne etdescend. Dante ne s'aperçoit d'abord de l'espace qu'il traverse que parle vent qui souffle sur son visage et au-dessous de lui. Ensuite il estfrappé du bruit que fait le torrent en tombant au fond du gouffre;bientôt il entend des plaintes et il aperçoit des feux qui lui annoncentqu'il approche d'un nouveau séjour de tourments. Enfin Geryon arrive aubas des rochers, les y dépose, et disparaît comme un trait. Cettedescente extraordinaire est peinte avec une effrayante vérité. Onpartage les terreurs du poëte ainsi suspendu sur l'abîme, et l'on sesent, pour ainsi dire, la tête tourner en le regardant descendre.
C'est par des exemples tirés des fureurs d'Athamas et de celles d'Hécubeque Dante essaie de nous faire comprendre150 la rage que paraissaientéprouver deux ombres qui couraient comme des forcenées: ce sont cellesde deux faussaires qui le furent dans deux genres bien différents; maison doit être maintenant fait à ces disparates. L'une est l'âme antiquede la scélérate Myrrha151, qui se rendit plus amie de son père qu'unefille ne doit l'être, en se cachant sous de fausses apparences; l'autreest un Florentin qui avait escroqué une belle jument, en dictant etsignant un testament faux, dans le goût de celui de notre comédie duLégataire. Maître Adam, faux monnoyeur de Brescia, est gonflé parl'hydropisie et brûlé par la soif. Les clairs ruisseaux qui des vertescollines du Casentin tombent dans l'Arno, et leurs canaux bordés defrais ombrages, lui sont toujours présents, et leur image le dessècheplus encore que la maladie qui le consume152. Sentiment naturel etprofond que le Tasse a très-heureusement imité dans le treizième chantde son poëme, lorsqu'il fait cette admirable description de lasécheresse qui désola l'armée chrétienne, et qu'il peint, comme leDante, l'effet que produisait sur des malheureux tourmentés par la soifl'image fraîche et humide des torrents des Alpes, des vertes prairies etdes fraîches eaux, qui bouillonnait dans leur pensée153. Dante, qui seplaît toujours à mêler des personnages anciens avec les modernes, placedans cet Enfer des faussaires, non seulement l'incestueuse Myrrha, maisle traître Sinon et la femme de Putiphar, qui accusa faussement Joseph.Toutes ces ombres se querellent et s'injurient. Dante prêteinvolontairement l'oreille et s'arrête. Virgile le rappelle à lui-même,et lui reproche de vouloir entendre ce qu'il y a de la bassesse àécouter. Dante rougit, et continue de suivre son maître.
Buonconte avait été tué à la bataille de Campaldino182, et l'onn'avait jamais pu retrouver son corps. C'est sur cela que Dante imaginecette fable épisodique. Ce guerrier Gibelin, blessé à mort dans labataille, parvint auprès d'une petite rivière qui descend des Apennins,et se jette dans l'Arno. Là il tomba, en prononçant le nom de Marie.L'ange de Dieu vint aussitôt prendre son âme, et celui de l'Enfercriait: O toi qui viens du ciel, pourquoi m'ôtes-tu ce qui est à moi?Tu emportes ce que celui-ci avait d'éternel, pour une petite larme quime l'enlève183. Mais je vais traiter autrement ce qui reste de lui.Alors il élève des vapeurs humides, les condense dans l'air, les combineavec le vent, et les fait retomber en pluie si abondante que toute lacampagne est inondée; les ruisseaux se débordent; le corps de Buonconteest entraîné par le torrent et précipité dans l'Arno. Ses bras qu'ilavait pris, en expirant, la précaution de mettre en croix sur sapoitrine, sont séparés; il est jeté d'un rivage à l'autre, et enfinplongé au fond du fleuve, où il est recouvert de sable. Cette machinepoétique du diable troublant tout sur la terre et dans les airs,bouleversant les éléments, et mettant partout le désordre dans l'œuvredu grand ordonnateur, se trouvait bien déjà dans quelques légendes etdans quelques contes ou fabliaux; mais elle paraît ici pour la premièrefois revêtue des couleurs de la poésie, et c'est du poëme de Dantequ'elle a passé dans l'épopée moderne, où elle joue presque toujours ungrand rôle.
Marc, à la fin de son discours, nomme trois hommes justes et fermes quirestent encore comme des modèles des mœurs antiques, mais qui ne peuventarrêter le torrent. Après qu'il s'est retiré, en voyant le crépuscule dusoir blanchir le brouillard qui l'enveloppe, Dante sort lui-même decette brume épaisse, et revoit le beau spectacle du soleil à soncouchant215. Son imagination en est si fortement émue qu'il tombe dansune rêverie profonde. Il s'étonne lui-même de la force de cetteimagination impérieuse qui le poursuit. O imagination! s'écrie-t-il,toi qui enlèves souvent l'homme à lui-même, au point qu'il n'entend pasmille trompettes qui sonnent autour de lui, qu'est-ce donc qui t'excite?Qui fait naître en toi des objets que les sens ne te présentent pas? Laréponse qu'il fait à cette question n'est pas fort claire. Ce quit'excite, dit-il, est une lumière qui se forme dans le ciel, oud'elle-même, ou par une volonté qui la conduit ici-bas216. Alors, onse payait dans l'école de ces mots qu'on croyait entendre, et l'on avaitfait de cette sorte de solutions une science où Dante était très-versé.Mais il n'y a lumière céleste qui puisse expliquer l'incohérence desobjets que réunit cette espèce de vision. Ce sont purement des rêves, etles rêves d'un esprit malade. Il voit la métamorphose de Philomèle enoiseau. Cet objet disparaît, et il lui tombe dans la pensée217 unhomme crucifié: c'est l'impie Aman qui garde dans son supplice son airfier et dédaigneux, devant le grand Assuérus, Esther et le justeMardochée. Cette image se dissipe d'elle-même comme une bulle d'eau quis'évapore, et dans sa vision s'élève alors la jeune Lavinie, quireproche tendrement à sa mère de s'être tuée pour elle.
Après l'avoir suivi dans ce voyage, d'aussi près que nous l'avons fait,nous sommes plus en état qu'on ne l'est d'ordinaire d'en apprécier lamarche hardie et l'étonnante conception. Le poëme du Dante a cela departiculier, que seul de son espèce, n'ayant point eu de modèle, et nepouvant en servir, ses beautés sont toutes au profit de l'art, et sesdéfauts n'y sont d'aucun danger. Quel poëte aujourd'hui, ayant à peindreun Enfer, y mettrait des objets ou dégoûtants, ou ridicules, ou d'uneexagération gi